Le Guide du commerce électronique
<Raphaël RICHARD
Les réels dangers
Piratage, délinquance informatique,
réseau du crime organisé, présence de groupuscules
extrémistes ne sont pas des fantasmes complets puisque tout nouveau
média profite à ceux qui l'utilisent. Et le libertarisme
régnant actuellement sur le réseau est évidemment
un élément encourageant l'arrivée de groupes exclus,
volontairement ou non, des autres média. Oui, le piratage profite
des avantages de l'Internet, oui, la délinquance informatique profite
des avantages de l'Internet, oui, le crime organisé profite des
avantages de l'Internet, oui les groupuscules extrémistes profitent
des avantages de l'Internet, il ne tient qu'aux autres acteurs de la
société d'en profiter à leur tour.
Mais, ce qui menace la France et plus généralement
les pays européens, c'est le retard actuellement pris sur des pays
comme les Etats-Unis qui comptent utiliser Internet comme avantage compétitif
par l'augmentation de la productivité qu'il entraîne, qui
développent une véritable industrie des réseaux qui
a déjà commencé à afficher des velléités
expansionnistes et menacent l'indépendance des média
de l'avenir dans nos sociétés. Mais les Etats-Unis sont loin
d'être les seuls à miser sur Internet. De nombreux pays d'Asie
bénéficiant déjà d'un dynamisme économique
unique investissent également le réseau et l'on ne tardera
pas à en ressentir les effets en Europe. La crise asiatique de la
fin 1997 ne freinera que pour un temps la marche forcée vers le
progrès des dragons et autres tigres d'Asie.
A une époque où l'exclusion
frappe un nombre toujours plus important de citoyens, Internet peut être
perçu comme un élément d'exclusion supplémentaire.
Sa relative complexité et son coût direct (abonnement +communications
téléphoniques) et indirect (achat d'un ordinateur) exclut
d'office tous les ménages dans une situation précaire
et marginalise un peu plus ceux qui sont déjà concernés
par l'exclusion.
Les facilités
techniques de contrôle de l'activité « en ligne »
des individus sont phénoménales...
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